« Dèv » de Bonel Auguste est un poème assez évocateur. Vivant. Tendre. Sensuel. Fait avec des mots qui disent l’attachement du poète à l’être aimé. Véritable hymne à la beauté et à la tendresse, il vante les charmes et l’élégance de cette femme qui est, à ses yeux, une merveille de la nature. Un poème tout en musique comme il sait en faire. Qui exprime toute la volupté, la sensualité, la douceur et la candeur de ce corps excitant peut-être non encore souillé.
« Dèv » mélange rêve, envie et passion. Écrit à la première personne, le texte se présente volontiers sous une forme de poème-conversation ou plutôt un dialogue entre un « je » et un « tu » évoquant ainsi la subjectivité de l’écriture. Il met en images, à travers la crucifixion du cœur du poète, la dépendance de ce « je » par rapport à ce « tu », donc l’autre. Une conscience qui médite sur l’absence de l’autre et le vide que toute (éventuelle) absence risque de laisser dans sa vie. Aussi le poète se remémore-t-il les parties du corps de sa bien-aimée (hanches, regard, cheveux) qui ne sont autres que l’objet de sa béatitude. Sa plénitude et tous les changements opérés dans sa vie par le simple geste de ses doigts sur son visage. Ce poème témoigne aussi de toute la douceur du plaisir amoureux, le bien-être procuré par cette femme qui, à première vue, ne semble pas exister que dans l’imaginaire du poète.
Dèv
Lè m ale lakay ou
Ou pa la
Kè m ret kloure sou pòt la
Tankou yon Jezikri
Lè m anvi wè yon zetwal
K ap danse
Se ranch ou m gade
Lè m anvi wè yon milyon flè woz
K ap glise tonbe sou sab blan
Se batman je w mwen swiv
Kou m anvi santi yon ti solèy
Mele ak lapli sou yon vil
Kote chak mi se yon ranje vyolon
Yon liy koral
M glise men m sou cheve w
Ou poze men w sou figi m
Tout kout grif nan lavi m
Tounen tatouwaj
Bonel Auguste, Nan dans fanm, LEGS ÉDITION, 2015, 64 pages.
Commentaires